Pharmacie


Boîte carton, ronde (10)

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Vers 1900 Ludwig Winkler (1873-1935) était „Kammerapotheker seiner k.k. Hoheit des Erzherzogs Eugen von Österreich“ - pharmacien de la Cour.

 

Nous exposons trois boîtes utilisés dans les années 1950 par son fils   F(ranz) Winkler (1901-1953).

 

A remarquer la petite note tout en bas: "musée de l'histoire de la pharmacie" - un petit musée haut de gamme existant toujours et exposant des documents et objects ayant servi dans cette pharmacie depuis le 16ème siècle.

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Flacon de DIGITALINE

Digitaline cristalline NATIVELLE, vers 1911

 

 

 La digitoxine ou digitaline ou digitoxoside est un glycoside cardiotonique extrait de la digitale pourpre (Digitalis purpurea) et de la digitale laineuse (Digitalis lanata). Elle a été découverte par William Withering, un médecin et botaniste britannique. L'utilisation thérapeutique moderne de cette molécule sera rendue possible grâce aux travaux du pharmacien et chimiste français Claude-Adolphe Nativelle (1812-1889). Comme tous les glycosides cardiotoniques, elle est toxique. On l'utilise dans le traitement de diverses affections du cœur comme l'insuffisance cardiaque.

 

La digitaline cristallisée aurait pu figurer dans la pharmacopée de Hahnemann. Qui a découvert la digitaline cristallisée? NATIVELLE, pensons-nous. Nous connaissons tous la DIGITALINE NATIVELLE. Consultons le "DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE MATIERE MEDICALE" de F.V Mérat et F.J. de Lens, daté de 1829. A la rubrique Digitaline, nous apprenons que cet alcaloïde a été découvert en 1824  par M. A. Leroyer, pharmacien à Genève et à la même époque par un monsieur Dulong d'Astafort, mais que c'est un certain monsieur Pauquy qui a la priorité de la découverte de la préparation de la digitaline cristallisée (thèse de Nicolle, 1824). De Nativelle, il n'est pas question à cette époque.

  

"Nativelle prepared digitaline cristallisée, which at last was believed to be pure. Meanwhile a commercial distinction had been established between German digitalin (originating from Walz's preparation), an amorphous powder easily soluble in water and alcohol, less soluble in chloroform, and very little soluble in ether; and French crystalline digitalin (that of Homolle and Quevenne, and Nativelle), easily soluble in chloroform and alcohol, but hardly soluble in water and ether. In this connection it may be stated that the French Codex gives detailed directions for the preparation of both digitaline amorphe and digitaline cristallisée, the yield of the latter being 1 gram from each kilogram of leaves. To Schmiedeberg (1874) we are indebted for a critical study of the more important digitalins of commerce. He arrived at the conclusion that these preparations were composed mainly of the following principles: Digitonin, digitoxin, digitalin, and digitalein. The first is an inactive glucosid, while the three others have the property of acting upon the heart, digitoxin possessing this power in a most pronounced degree. The more recent researches of Kiliani have materially extended our knowledge of the chemical nature of these substances.


Digitoxin. This forms the main constituent of Nativelle's digitalin. It is insoluble in water, although the presence of other digitalis glucosids or extractive matters may render it more soluble. It dissolves freely in alcohol and chloroform, slightly in ether, but is insoluble in petroleum ether (Keller, 1897). It yields a precipitate with tannic acid, but not with basic acetate of lead. Schmiedeberg could not establish the presence of sugar as a constituent of  digitoxin, although he obtained toxiresin by the action of acids. Recently Kiliani succeeded in resolving digitoxin (C31H50O10), into digitoxigenin and a substance, digitoxose (C9H18O6), resembling sugar (Archiv. der Pharm., 1896, p. 481).

Zur Person von Claude-Adolphe NATIVELLE (1812-1889) siehe auf Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Adolphe_Nativelle

 

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Flacon compte-gouttes (1)

Flaschen aus Bunt- und Weissglas, mit angeschliffenem Glasstopfen 

 

Les premiers flacons compte-gouttes furent commercialisés en 1882

 

1) le flacon LH (L pour Hermann Lamprecht 1846-1909 et H pour Georg Hirdes - les inventeurs. Hirdes ayant un problème aux yeux, les premiers flacons furent utilisés en ophtalmologie.

2) le flacon TK (T pour J.Traube de Hannovre/Berlin, K pour A.Kattentidt de Gifhorn. (image dans le Centralblatt für Bakteriologie und Parasitenkunde, Bd. XIII Nr. 7, 1893 S. 228-229). 

 

Nous présentons 2 flacons LH de 100 ml provenant de la droguerie HOFFELD dans l' av. de la Liberté à Luxembourg.

 

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Flacon compte-gouttes (2)

Tropfflaschen
 

 

L'Américain les appelle "Drip-drops" - un bel exemple d'onomatopée, retraçant bien le son des gouttes qui tombent sur le masque.

 

Les deux flacons présentés mesurent 9 resp. 12 cm en hauteur. Avec leur bouchon en forme de coeur ils proviennent de la pharmacie MILLE à Kayl / Luxembourg.

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Mortier (9), pour pilules

Pillenmorser
 

 

 

Pièce d'exposition

Petit mortier en fer avec son pistille servant à broyer la masse qui servait ensuite à la fabrication des pilules.

 

Pour plus de détails veuillez consulter la fiche allemande.

Pharmazie


Opium, teinture safranée (2)

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La teinture safranée est la préparation la plus ancienne utilisée par la médecine classique - le safran ayant des proriétés analogues à l'opium, les deux substances sont complémentaires. 

 

En 1684 le médecin Londonien Thomas SYDENHAM (1624-1689) l'introduisit dans la thérapeutique sous l'appellation "Laudanum".

 

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Serum antituberculeux de MARMOREK

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En 1895 Alexandre MARMOREK (1865-1923) avait épaté le monde scientifique en annonçant la préparation d'un sérum contre le staphslocoque pyogène.

 

En 1903 il commercialisa un "sérum antituberculeux" au moyen duqzel il espérait débarasser le monde du bacille de la tuberculose - en 1907 il publia un rapport tout à fait enthousiaste. 

 

Le monde scientique en resta sur sa faim - les résultats étaient décevynts à la longue

 

 

Exponat

Petit flacon de 6,7 cm de hauteur déterré à Odessa ahohes Fläschchen, gefunden in Odessa ... "Serum Anttuberculeux" - au centre un "M" pour MARMOREK ...

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Vase en opaline "Onguent de la mère Thécla"

Mere

Vase en opaline, 2ème moitié du      

  19ème siècle (style  Napoléon III)

 

 

Sainte Thècle fut considérée comme la première femme martyre et l'Église orthodoxe la vénère comme égale aux apôtres. Un grand nombre de soeurs prirent son nom en religion – à Medernach on se souvient de soeur Thècle née Jentgen, née à Strassen en 1854, morte en 1930 (Luxemburger Wort du 7.2.1930).

C'est ce que fit une tante du poète Jean Racine (né le 22 décembre 1639 à la Ferté-Milon, fils de Jean Racine, procureur au bailliage et de Jeanne Sconin). Le père avait une soeur aînée, née le 30 août 1627, qui prit le voile au Monastère de Port Royal en 1648, sous le nom de Agnés de Sainte-Thècle. Devenue abbesse le 6 août 1689 elle fut réélue à deux reprises; elle y mourut le 19 mai 1700. Cette tante joua un rôle dans l'éducation du futur écrivain, puisqu'elle l'incita en automne 1665 à aller à l'école des Granges pour les cours de grec et de latin. En 1656, Jean Racine, inspiré par la dispersion des solitaires et des persécutions, écrivit sa première élégie latine "Ad Christum" et composa un poème en l'honneur de Port Royal, "Sacrés Palais de l'Innocence". Cette tante serait-elle à l'origine d'un onguent? Que non!

 

Un mot sur la préparation de l'onguent

La formule existe dans la première Pharmacopée officielle de 1818 écrite en latin, "emplastrum fuscum vulgo unguentum Matris" encore appelé "onguent de la Mère Thècle" du nom de celle qui l'a mis au point:

   Huile d'olives  1 livre

   Axonge              8 onces

   Beurre               8 onces

    Suif                    8 onces

    Litharge        8 onces

    Cire jaune        6 onces

    Poix noire        1 ½ onces

 

"Cet emplâtre diffère de la plupart des autres, parce-que, formé à feu nu, sans le concours d'eau, le corps gras se charbonne et noircit. On fait chauffer des corps gras dans une grande bassine de cuivre. Quand ils fument, ce qui annonce un commencement d'altération, on y fait tomber la litharge pulvérisée à l'aide d'un tamis. Il s'opère une tuméfaction et un bouillonnement considérables dus principalement au dégagement de l'acide carbonique de la litharge. On continue à chauffer jusqu'à ce que la matière ait acquis une couleur brune foncée: on ajoute alors de la cire jaune et de la poix noire; on les fait fondre; on laisse refroidir l'emplâtre en partie et on le coule dans des moules" (Eugène Soubeiran, Nouveau traité de pharmacie théorique et pratique, Bruxelles 1837, vol.1 p. 140).

 

La coloration brune révèle une altération pyrogénée des corps gras. Un médicament fort utile "C'est un onguent fort employé pour activer les suppurations" (Apollinaire Bouchardat, Eléments de matière med́icale et de pharmacie, Paris 1839 p.112).

 

En fait les indications étaient multiples, allant des ulcères (avec des indications spécifiques selon que ceux-ci étaient superficiels, rongeants, sordides, sanieux, indolents, douloureux, d’origine néoplasique ou de décubitus), aux furoncles et plaies infectées, aux brûlures, en passant par les éphélides, les calvities, les engelures, les fistules anales …

 

Plusieurs noms: Unguentum lithargyri, ung. fuscum, ung. matris, Muttersalbe, L'expression "uterinus balsamus" utilisée Stieler dénote une profonde méconnaissance des origines réelles de l'onguent en associant mère et matrice!

 

Un onguent délaissé

La préparation est actuellement tombée dans une désuétude totale et cela pour trois raisons :

- la première tient au risque que font encourir toutes les préparations à base de sels de plomb. Le plomb est peu absorbé à travers une peau saine mais l’absorption n’est pas négligeable au travers d’une peau lésée, au niveau d’un ulcère ou d’une muqueuse. L’application sur les seins gercés au cours de l’allaitement a eu des conséquences dramatiques pour le nourrisson.

- la seconde raison est une efficacité insuffisante quand les sels de plomb ont été soumis à une évaluation moderne. Ils ont été avantageusement remplacés dans la pharmacopée dermatologique moderne par des composés plus efficaces et plus anodins (oxydes de zinc et de titane).

- la troisième raison est la fabrication qui pose problème. Il fallait que l’intérêt thérapeutique soit puissant car la préparation en était dangereuse, la matrice pouvant prendre feu lors du chauffage indispensable à sa bonne réalisation.

 

Qui est l'inventeur

"Il (l'onguent) était célèbre par le nom de son inventeur: la mère Thècle Racine, soeur (!) du grand poëte, religieuse à l'Hôtel-Dieu de Paris, en a, dit-on, trouvé la composition (Nouveau dictionnaire de la conversation; ou, Répertoire universel, Bruxelles 1843 p. 358).

Confusion des plus graves, puisqu'aux dires d'un expert, il y a avait "usurpation de titre et blâmable confusion" – c'est une toute autre religieuse l'inventeur de l'onguent:

"La mère Thècle de l'onguent était Cécilia BOISSET, nonne de l'Hôtel-Dieu, en religion soeur Sainte-Thècle, qui prononça ses voeux solennels le 28 juillet 1665, et mourut, pleine d'oeuvres et de jours, le 3 novembre 1714. Comment, certain soir, ayant à faire cuire un emplâtre, elle eut une fâcheuse distraction; comment elle laissa brûler la précieuse composition, et toute marrie, en dut battre sa coulpe aux pieds de la Révérende Mère Supérieure; comment cette dernière, soucieuse de ne rien laisser perdre, résolut d'employer nonobstant l'onguent calcifié; et comment Me Nicolas LEMBLIN, chirurgien de la maison, déclara n'avoir jamais usé d'un plus merveilleux topique, c'est ce que vous apprendrez dans une page charmante de M. Travaillé" (Paul Delaunay, Le mouvement historique, dans: Revue d'Histoire de la pharmacie Vol 23, 1935, p. 87).

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1935_num_23_90_11021_t1_0085_0000_2 databordeaux.blob.core.windows.net/data/dref/museeaquitaine.xls

 

La pharmacie hospitalière

Le personnel pharmaceutique des pharmacies hospitalières a été pendant plusieurs siècles extrêmement limité en nombre. Une ou deux religieuses aidées ou non d'un garçon apothicaire. Les sœurs préparaient et distribuaient les remèdes aux malades. Elles effectuaient leurs achats de drogues simples auprès des maîtres apothicaires en ville, qui, à tour de rôle, fournissaient la matière première pour la fabrication de médicaments de facture simple, ou de médicaments complexes prêts pour l'emploi. 

Quelques bonnes soeurs étaient même innovatives: l'Hôpital de Bavière de Liège possède la recette d'un emplâtre agglutinatif inventé par une de ses soeurs hospitalières, dont le nom est oublié. Elle y était parvenue, après bien des essais, des tâtonnements et animée par le désir d'être utile aux malheureux. La composition de cet emplâtre, telle qu'elle a été insérée dans la pharmacopée de Liège, (..) dota l'officine d'un emplâtre remarquable qui fut une source de revenus pour cette maison de charité" (Alexis Thomas, Note sur l'emplâtre aggluitinatif de l'hôpital de Bavière, dans: Journal de Pharmacie publié par la Société de Pharmacie d'Anvers, Anvers 1845 p.261).

Le baume de la soeur Saint Germain, qui est toujours en vente (Laboratoires Colin), contient de l'oxyde de zinc.

A l'Hôtel-Dieu de Lyon des soeurs pharmaciennes vendaient au public extérieur des médicaments de leur fabrication – pas toujours des recettes patentées, mais une vente toujours lucrative.